LIGNE 8
Le premier tronçon fut ouvert en 1913, il allait de Porte d'Auteuil à Opéra. Le
deuxième, d'Opéra à Richelieu-Drouot ne fut ouvert qu'en 1928. Il fut prolongé
jusqu'à la Porte de Charenton pour l'Exposition coloniale de 1931. Six ans plus
tard, la mise en route du tronçon Balard-La Motte-Piquet était accompagnée d'un
changement d'itinéraire de la ligne. En 1942, on ouvrit l'exploitation jusqu'à
Charenton-Ecoles, puis de 1970 à 1974, jusqu'à Créteil-Préfecture.
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Balard
Le chimiste Antoine
Jérôme Balard (1802-1876) découvrit le brome en 1826. Il fut admis à l'Académie
des Sciences en 1844.
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Lourmel
Le général Frédéric
Henri Lenormand de Lourmel (1811-1854) fut tué à la bataille d'Inkerman qui
vit la victoire des Franco-Anglais sur les armées russes de Menchikov pendant
la guerre de Crimée. La rue qui porte son nom est l'ancien chemin qui allait
de la barrière de Grenelle à issy.
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Boucicaut
Aristide Boucicaut
(1810-1877) développa une mercerie jusqu'à en faire le grand magasin du Bon
Marché. Son épouse le seconda activement, assista Pasteur et fonda l'hôpital
Boucicaut.
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Félix Faure
Né en 1841, il
est devenu ministre des Colonies et de la Marine en 1885, puis président de
la République de 1895 jusqu'à sa mort en 1899. Pendant son mandat, Madagascar
fut conquise (1895) et l'alliance franco-russe fut signée (1897).
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Commerce
La principale rue
de boutiques et de négoces de l'ancien village de Grenelle annexée en 1860.
Cette commune n'aura eu que trente ans d'existence.
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La Motte-Piquet-Grenelle
L'amiral Toussaint
Guillaume comte de la Motte-Piquet (1720-1791) s'illustra en dirigeant une escadre
contre les Anglais en Martinique. La commune de Grenelle fut annexée en 1860.
Elle n'existait que depuis trente ans. C'est sans doute là que les légions romaines
de Labienus combattirent les Gaulois de Camulogène en 52 avant J.-C.
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Champs de
Mars
A l'origine, c'était
le terrain de manoeuvres de l'Ecole militaire, dédié à Mars le dieu de la guerre.
Il fut le théâtre d'essais aérostatiques et d'évènements révolutionnaires :
la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 ; la fête de l'Etre Suprême en
1794. C'est là que se tinrent les expositions universelles de 1867, 1878, 1889
(il nous reste la Tour Eiffel), 1900 et 1937.
Cette station de la ligne 8 fut fermée en 1939.
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Ecole Militaire
En 1750, le financier
Pâris-Duverney, avec le soutien de la marquise de Pompadour, proposa à Louis
XV la création d'un collège académique pour des élèves officiers d'origine modeste.
Sur les terrains de la ferme de Grenelle, élaboré par Jacques-Ange Gabriel,
la construction démarra en 1752, mais l'école n'ouvrit du'en 1760. Le comte
de Saint-Germain la réorganisa en 1777 sous le nom de l'Ecole des Cadets-gentilshommes.
Ainsi, elle reçu comme élève, le jeune Buonaparte en 1784. Quartier de cavalerie
à partir de 1793, c'est aujourd'hui le siège de l'Ecole supérieure de Guerre.
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Latour-Maubourg
Le marquis Victor
de Fay de la Tour-Maubourg (1768-1850), émigré pendant la Révolution, fut général
sous le premier Empire et ministre de la Guerre sous la Restauration. Il fut
également gouverneur des Invalides de 1821 à 1830.
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Invalides
En 1604, une première
institution pour les soldats invalides ou âgés fut fondée par Henri IV, c'était
la Maison Royale de la Charité Chrétienne, établie rue de l'Oursine. Elle périclita.
Louis XIV et Louvois relancèrent l'idée en 1670. La construction fut assurée
par Libéral Bruant pour l'Hôtel de 1671 à 1676, et à partir de 1677, par Jules-Hardouin
Mansart pour finir l'église et bâtir le dôme.
En 1840, la dépouille de Napoléon fut ramenée aux Invalides dans la chapelle
Saint-Jérôme de l'église du Dôme. Elle y restera vingt ans, jusqu'à la fin de
la construction du tombeau de l'Empereur par Visconti, au centre de l'église.
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Concorde
La place sappelait
jadis la place Louis XV à cause d'une statut de Louis XV, le Bien-Aimé commanditée
par le prévot des marchand et les échevins de Paris. Léfigie équestre fut détruite
pendant la révolution et remplacée par l'obélisque offerte par Méhemet Ali au
roi en 1831.
Ce monument est de fait le plus vieux de Paris : il date du règne de Ramsès
II (XIII° siècle avant J-C).
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Madeleine
Au VI siècle, un
petit bourg s'était développé, à l'ouest de la Capitale, autour d'un fief de
l'évêque de Paris. Il s'appela rapidement la Ville-l'Evêque et sa chapelle fut
dédiée, au XIII siècle, a sainte Madeleine. On reconstruisit l'église en 1429.
Devenue trop petite, il fut décidé, en 1757, d'en rebâtir une plus grande à
l'emplacement de l'Hôtel de Chevilly. Contant d'Ivry entama la construction
jusqu'à sa mort en 1777. Les travaux ne reprirent que sous l'Empire, par Vignon,
qui modifia le projet en monument athénien comme le souhaitait Napoléon I. Confirmé
dans sa tâche par Louis XVIII, Vignon reçu l'ordre de refaire à l'intérieur
une église à décoration romaine. Ses travaux furent repris en 1828, à sa mort,
par Huvé. L'église de la Madeleine fut enfin terminée en 1842.
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Opéra
Le décret du 29
septembre 1860 déclara d'utilité publique la construction d'une nouvelle salle
d'Opéra sur un emplacement qui lui fut réservé. Le monument fut édifié par Charles
Garnier de 1861 à 1874. Il abrite l'Académie nationale de musique et de danse.
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Richelieu-Drouot
Armand Jean du
Plessis, cardinal de Richelieu (1585-1642), fut le premier ministre de Louis
XIII en 1624. Il renforça le pouvoir royal sur la noblesse. Il lutta contre
les Habsbourg et contre l'Espagne. Il fonda l'Académie française et créa la
Gazette de Renaudot.
Le comte Antoine Drouot (1774-1847) fut général d'artillerie et accompagna Napoléon
I à l'île d'Elbe.
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Rue Montmartre
Cette vieille rue
existait déjà en 1200, c'etait le chemin de Paris à Montmatre. Son étymologie
est controversée. Les uns font deriverMontmatre de Mons Mercurii (mont de mercure)
ou de Mons Martis (mont de mars), les autres de Mons Martyrum (le mont des Martyrs)
à cause du martyr de saint Denis. Pendant la Révolution, la partie de la rue
au-delà de l'enceinte de Charles V (au nord de la rue d'Aboukir) s'appela la
rue Montmarat.
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Bonne Nouvelle
Une première chapelle
fut édifiée vers 1563 et dédiée à Notre-Dame de Bonne-Nouvelle en référence
à l'Annonciation. Elle fut démolie, en 1591, par la Ligue pendant le siège de
Paris du futur Henri IV. La reine Anne d'Autriche posa la première pierre d'une
église nouvelle en 1624. Cette dernière fut démolie en 1823, sauf le clocher
qui fut intégré à l'actuel édifice, construit par Godde de 1823 à 1830.
L'applanissement du boulevard du même nom atténua la disette de milliers de
chômeurs pendant l'hiver 1709 où il fit 21 degrés au-dessous de zéro.
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Strasbourg-Saint-Denis
La capitale d'Alsace,
ville symbole des douloureuses rivalités du passé, donna son nom au récent boulevard
de Stasbourg. Cette vaste artère taillée par le baron Haussmann, menait à l'embarcadère
du même nom devenu depuis la gare de l'Est.
Saint Denis, apôtre des Gaules et premier évêque de Paris, donna son nom à sa
ville et à son abbaye.La rue qui porte son nom mène à la commune de Saint-Denis
depuis les Mérovingiens. Elle finit par la porte de Saint-Denis, construite
en mémoire des triomphes de Louis XIV en Hollande et en Allemagne.
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Saint-Martin
Cette station fut
fermée en 1939. Réouverte en 1944, elle fut ensuite rattachée à la station République.
La rue Saint-Martin est, avec la rue Saint-Jacques, la rue la plus ancienne
de Paris car elle était la piste qui allait de Lutèce aux régions du nord. Elle
tient son nom, depuis le XI siècle, du prieuré de Saint-Martin-des-Champs qu'elle
rencontrait. Saint-Martin, ancien soldat devenu moine, fut évêque de Tours et
mourut en 397.
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République
Ancienne place
du Château d'Eau, la place actuelle s'est formée de 1856 à 1865 sur l'emplacement
d'un ancien de bastion de l'enceinte supprimée sous Louis XIV. En 1883, on édifia
la statue réaliste des frères Morice pour commémorer la République. Devant,
on trouve un lion en bronze avec l'urne du suffrage universel ; autour du piédestral,
des statues de la Liberté, lEgalité, la Fraternité et douze bas-reliefs en bronze
par Dalou.
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Filles du
Calvaire
Les Calvairiennes
ou Filles du Calvaire sont des soeurs bénédictines réformées. Antoinette d'Orléans
et le Père Joseph fondèrent cette congrégation à Poitiers, en 1617. Le couvent
monta à Paris et fut fermé à la Révolution.
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Saint-Sébastien
- Froissart
Saint Sébastien
était un officier romain qui aida les Chrétiens sous le règne de Dioclétien,
au III siècle. Il fut dénoncé et mourut percé de flèches. Vers 1670, la rue
de ce nom menait au petit hameau de Popincourt.
Le poète et écrivain Jean Froissart (1337-1400 environ) relata dans ses "chroniques"
les évènements européens qui se déroulèrent pendant ses voyages. On lui doit
également le roman courtois Méliador.
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Chemin Vert
Cette rue fut construite
sur l'emplacement d'un sentier qui cheminait au milieu des cultures maraîchères.
En 1868, la rue du Chemin Vert fut prolongée de la rue des Amandiers-Popincourt
laquelle aboutissait à la barrière des Amandiers du mur des Fermiers Généraux.
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Bastille
La première pierre
de ce château-fort fut posée le 22 avril 1370 sous le règne de Charles V. La
forteresse, flanquée de ses huit tours, de 24 m et entourée d'un profond fossé
large de 25 m. Transformée en prison d'Etat, elle reçut peu de prisonnier, mais
certains sont restés célèbres : Fouquet, Voltaire en 1717. Détruite le 14 juillet
1789, une partie de ses pierres achevèrent le pont de la Concorde. Les assises
d'une des tours furent exhumées lors du percement de la station. l'emplacement
reste visible. La place de la Bastille date de 1803 mais la colonne fut érigée
en 1833 pour commémorer "les trois glorieuses", les journées du 27,28,29 juillet
de 1830 qui mirent fin au règne de Charles X.
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Ledru-Rollin
L'avocat Alexandre
Auguste Ledru dut Ledru-Rollin (1807-1874) fut député radical en 1841 et fonda
le journal la Réforme. Républicain convaincu, il fut ministre de l'Intérieur
en 1848 et organisateur des élections au suffrage universel. Battu aux élections
présidentielles par Bonaparte, il se réfugia en Angleterre après les émeutes
de 1849.
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Faidherbe-Chaligny
Le général Louis
Léon César Faidherbe (1818-1889) fut gouverneur du Sénégal de 1854 à 1861 et
de 1863 à 1865. Commandant de l'Armée du Nord en 1870-71, il résista vaillamment
aux Prussiens.
La famille Chaligny nous a donné d'illustres fondeurs lorrains. Parmi eux, Antoine
Chaligny (mort en 1666) est l'auteur de la statue équestre du duc de Lorraine
Charles III, à Nancy.
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Reuilly-Diderot
Reuilly était un
ancien manoire royal,résidence champêtre des souverains mérovingiens. Autour
de lui, se forma un petit hameau qui disparut avec l'extension du faubourg Saint-Antoine.
Denis Diderot (1713-1784), écrivain et philosophe, attendait tout du progrès.
Il assuma la direction de l'Encyclopédie et en rédigea de nombreux articles.
Son oeuvre est complexe, car il se montra à la fois critique d'art, romancier,
théoricien de théâtre, dramaturge et essayiste. On lui doit entre autres : la
Religieuse, le Neveu de Rameau, Jacques le Fataliste.
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Montgallet
La rue Montgallet
existait déjà en 1672. Elle tenait son nom d'un lieu-dit.
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Daumesnil
Le général Pierre
Daumesnil (1776-1832) perdit une jambe à Wagram. En 1814, il refusa de livrer
aux Russes le château de Vincennes dont il était le gouverneur en disant : "Je
rendrait Vincennes quand on me rendra ma jambe." En 1830, une nouvelle fois,
il refusa de livrer, cette fois à la foule, les ministres de Charles X détenus
à Vincennes. La station porte également le nom de Félix Eboué (1884-1944), gouverneur
de la Guadeloupe en 1936, puis du Tchad en 1938. Il se rallia aux Forces françaises
libres dès 1940, devenant ainsi gouverneur général de l'Afrique équatoriale
française.
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Michel Bizot
Le général Michel
Bizot (1795-1855) fut directeur de l'Ecole Polytechnique. Il trouva la mort
au siège de Sébastopol, pendant la guerre de Crimée.
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Porte Dorée
C'est l'ancienne
porte Daumesnil des fortifications de Paris. L'étymologie provient peut-être
de la contraction de "porte de l'orée du bois". Une sculpture de femme réalisée
par Rudier, de toute façon, en justifie le nom par sa couleur dorée.
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Porte de
Charenton
Porte des fortifications
qui contrôlait la route impériale n°5 laquelle menait à Genève. Elle passait
par Charenton, commune qui a prise le nom d'un Gaulois, Carentus. On la nommait
déjà au VI siècle Pons Carantonis pour Charenton-le-Pont.
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Liberté
La Révolution,
époque fondatrice de la modernité, a transmis les libertés fondamentales à sa
fille, le République. De nombreuses rues françaises nous le rappelle telle celle
qui donna son nom à cette station.
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Charenton-Ecoles
Dix-neuf ponts
se sont succédés à Charenton depuis l'époque romaine. Ils étaient protégés par
des tours jusque sous Henri IV et sont toujours restés stratégiques pour la
défense de la capitale.
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Alfort-Ecole
vétérinaire
Au XIV siècle,
se dressait un château fort aujourd'hui détruit, Herefort. Son nom venait d'un
patronyme germanique Hari, suivi du latin fortis (fort). Altéré, il est devenu
Hallefort puis Alfort.
En 1767, Louis XV fonda la seconde école vétérinaire de France (après Lyon)
sur le terrain du manoir médiéval d'Hallefort.
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Maisons-Alfort
- Stade
Maisons doit son
nom à Mansio, étape sur la voie romaine. Appelé Mansiones vers 989, le village
adopta le nom du manoir d'Hallefort à la Révolution. La station porte également
le nom du stade municipal Deleaune.
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Maisons-Alfort
- Les Julliottes
Ce quartier neuf
de la ville a pris le nom du vieux chemin des Julliottes déjà connu au XIV siècle.
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Créteil-L'Echat
La commune de Créteil
doit probablement son nom à un Gaulois, Cristos. Vers l'an 1000, on l'appelait
Cristoilum. Le petit village de maraîchers est devenu la préfecture du Val-de-Marne.
Son développement illustre les conceptions urbaines de 1960. Le récent quartier
d'affaires de l'Echat a repris le nom du vieux chemin de l'Echat.
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Créteil-Université
La station dessert
la récente université Paris XI.
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Créteil-Préfecture
La préfecture aux
reflets cuivrés du Val-de-Marne, nouveau département né en 1964, se dresse sur
un tertre aménagé en jardin paysager. Le monument de la Déportation qui lui
fait face est de J.Cardot (1975).